Guide de réhabilitation


Voici des guides de référence sur la réhabilitation des oiseaux sauvages.

En français:

En anglais:

 

Vidéos sur les premiers soins


                                            - Comment faire un examen physique complet?

                                            - Comment soigner une plaie?

                                            - Comment faire un bandage en huit de l'aile dans un cas de fracture?

                                            - Comment administrer des fluides oraux pour réhydrater un oiseau?

Reportages et histoires de réhabilitation d'oiseaux de proie :

                                            - Préparation d'un pygargue à tête blanche pour sa remise en liberté à Chouette à voir!

Sites intéressants


Annonces de formation


Clinique des oiseaux de proie


La Clinique des oiseaux de proie de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal vit le jour en 1986. Elle fut fondée par le Dr Guy Fitzgerald dmv MSc, alors étudiant en médecine vétérinaire, et qui est demeuré depuis le clinicien responsable des activités de la Clinique des oiseaux de proie. C’est cette clinique qui est mandatée par l’UQROP pour effectuer les soins vétérinaires de tous les oiseaux de proie blessés que nous recevons, soit environ 350 oiseaux par année.


La Clinique des oiseaux de proie est financée à la fois par la Faculté de médecine vétérinaire (FMV) et par l’UQROP. Sa localisation au sein de la FMV permet aux oiseaux de proie de recevoir des soins de haute qualité afin de leur assurer les meilleures chances de guérison. La Clinique des oiseaux de proie a également un objectif éducatif, en contribuant à la formation de centaines de médecins vétérinaires dans le domaine de la médecine faunique et de la réhabilitation d’oiseaux sauvages.

Ni l’UQROP, ni la Faculté de médecine vétérinaire ne reçoit de financement récurrent pour les soins prodigués aux oiseaux.

Réseaux d'intervenants


L’UQROP n’étant constitué que d’une toute petite équipe, nous ne pouvons malheureusement pas nous déplacer pour aller chercher les oiseaux blessés, qui nous arrivent d’un peu partout dans la province.

Si vous trouvez un oiseau de proie blessé, que vous demeurez près de Saint-Hyacinthe et êtes disponible pour effectuer le transport, la solution la plus rapide est de téléphoner à la Clinique des oiseaux de proie pour exposer la situation aux vétérinaires et les aviser de votre venue, et de venir reconduire vous-même l’oiseau.

Sinon, vous devez contacter les agents de protection de la faune de votre région afin qu’ils puissent organiser le transport de l’oiseau dans les meilleurs délais.

Merci de votre soutien ainsi que votre aide précieuse.

Étapes de réhabilitation


Découverte d’un oiseau de proie blessé :

Selon l’article 67 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune (L.R.Q., c. C-61.1), tout oiseau de proie trouvé blessé ou mort doit être signalé à un agent de protection de la faune.

 

Évaluation de la situation :

Avant de capturer l’oiseau pour l’envoyer à la Clinique des oiseaux de proie, vérifiez que l’oiseau a vraiment besoin d’aide. S’il s’agit d’un oisillon, communiquez avec nous avant de capturer l’oiseau.

 

Capture de l’oiseau :

Avant de vous approcher de l’oiseau, préparez : une paire de gant, une couverture et une boîte de transport, afin de réduire au maximum le temps de manipulations et donc le stress de l’oiseau. Comme boîte de transport, évitez les cages grillagées, mais utilisez plutôt une boîte de plastique ou de carton perforée. Lorsque possible, utilisez du papier déchiqueté comme litière au fond de la boîte.

Portez toujours des gants pour capturer un oiseau de proie. Recouvrez-le de la couverture, et prenez le contrôle des pattes de l’oiseau. Une fois les pattes maîtrisées, prenez l’oiseau (une main tenant les pattes de l’oiseau, l’autre posée dans le dos et gardant les ailes bien fermées) et déposez-le dans la boîte.

 

Transport vers la Clinique des oiseaux de proie :

Si cela est possible, vous pouvez transporter vous-même l’oiseau vers la Clinique des oiseaux de proie de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, à Saint-Hyacinthe. Communiquez d’abord avec nous afin de vous assurer que quelqu’un sera là pour vous accueillir (450-773-8521 poste 8545). Sinon, vous pouvez téléphoner au point de service du ministère des Ressources naturelles et de la Faune le plus près de chez vous (visitez le http://www.mrnf.gouv.qc.ca/nousjoindre/nousjoindre-faune.jsp#regions).

 

Examen d’admission :

À son arrivée, le vétérinaire de garde examine l’oiseau en lui faisant un examen complet. Ainsi, le vétérinaire détecte les plaies ou les blessures visibles et pose un premier diagnostic. Le vétérinaire ne dispose souvent que de très peu d’informations à l’arrivée de l’oiseau, il néglige aucune partie du corps lors de l’examen.

 

Soins / chirurgie :

Une fois le diagnostic bien établi, le vétérinaire peut opter pour un traitement adapté (bandage, fluides, médication, etc.). Les chirurgies ne sont pas rares parce qu’une proportion importante des oiseaux reçus souffrent de blessures traumatiques (suite à une collision, par exemple).

 

Repos en volière à la Clinique des oiseaux de proie :

Pendant tout le temps que durera sa guérison, l’oiseau blessés vivra dans une volière. On ferme les volières et on les éloigne de la circulation pour minimiser le stress de l’oiseau. Les périodes de traitement sont organisées pour être les plus rapides possibles. L’oiseau demeure un animal sauvage et craintif vis-à-vis les humains, il n’apprécie donc pas son séjour à l’hôpital!

 

Repos et physiothérapie à Chouette à voir! :

Une fois la guérison de l’oiseau complétée, on le transfère dans notre complexe de réhabilitation de Saint-Jude, sur le site de Chouette à voir! (voir onglet Chouette à voir! à gauche). Ces volières sont beaucoup plus grandes. De plus, elles se situent en milieu naturel. Elles sont donc idéales pour permettre une remise en forme de l’oiseau avant sa relâche! Elles permettent également au vétérinaire de voir voler l’oiseau, pour s’assurer de son bon rétablissement avant le retour à la vie sauvage.

 

Examen final :

Lorsque le grand jour arrive pour notre oiseau, il est capturé par le vétérinaire et il subit un dernier examen. On vérifie qu’aucun problème ou petite plaie ne nous échappe lors de sa captivité. Sinon, la relâche est remise à plus tard. Si tout va bien, le vétérinaire affûte le bec et les serres de l’oiseau, souvent émoussées lors de la captivité, pour lui redonner ses armes de chasse.

 

Baguage :

Juste avant la relâche de l’oiseau, le vétérinaire fixe une bague à sa patte. Sur cette bague est inscrit un numéro d’identification unique en Amérique du Nord et un numéro de téléphone à rejoindre si l’oiseau est découvert blessé, mort ou capturé lors d’échantillonnage par des biologistes. Ceci nous permettra d’avoir alors de ses nouvelles. Ces informations sont importantes pour nous aider à mieux comprendre leur biologie et leurs déplacements.

 

Remise en liberté :

Notre moment préféré! Sur les 350 oiseaux de proie blessés que nous recevons en moyenne à chaque année, de 40% à 45% sont remis en liberté. Les autres meurent ou restent en captivité lorsqu’ils souffrent de handicaps permanents (ex : amputation d’une aile). L’UQROP n’est pas subventionnée pour effectuer ce travail. Si vous souhaitez participer à notre cause ou parrainer un oiseau de proie blessé, suivez l'onglet "À propos de nous", puis découvrez différentes façons de nous aider en suivant le lien "Comment nous aider". 

 

Aidez-nous à les aider!

Biologie générale


 

Qu'est-ce qu'un oiseau de proie?

La croyance la plus largement répandue est qu’un oiseau de proie se distingue des autres espèces d’oiseaux du fait qu’il chasse et mange de la viande. Or, il existe d’autres espèces d’oiseaux carnivores dans le monde qui ne sont pas incluses dans la famille des oiseaux de proie. Par exemple, le grand héron, tout comme le martin pêcheur, est un mangeur de poissons. Cependant, ces deux espèces ne sont pas des oiseaux de proie, car elles ne possèdent pas l’ensemble des caractéristiques suivantes:

La meilleure façon de déterminer si un oiseau appartient à la famille des oiseaux de proie est d’observer attentivement ses pattes. Contrairement aux oiseaux qui attrapent leur nourriture à l’aide de leur bec, les oiseaux de proie utilisent leurs pattes pour saisir et tuer leurs proies. Ils possèdent donc des orteils très puissants, chacun terminé par une longue griffe recourbée que l’on appelle une serre.

 

Ils ont également un bec crochu et très coupant qui sert à déchiqueter la viande lorsque la proie est trop grosse pour être avalée en une seule bouchée. Rien n’est laissé pour compte dans la carcasse, tout est avalé. Ce qui ne se digère pas, comme les os et le poil, finit par être recraché sous forme de boulette de régurgitation. Ces boulettes qui peuvent être retrouvées au pied des arbres sont de bons indices de présence des oiseaux de proie. Tous les oiseaux de proie en font.

 

Toutes les espèces d’oiseaux ont une bonne vision, ce qui leur permet de voler en évitant tous les obstacles, mais les oiseaux de proie ont une vision encore supérieure, souvent binoculaire pour mieux évaluer les distances, et extrêmement fine. On estime qu’un faucon pèlerin peut apercevoir une proie de la taille d’un pigeon à plus d’un kilomètre de distance. Cependant, comme il est impossible d’évaluer la vision d’un oiseau à distance et que le bec crochu n’est pas unique aux oiseaux de proie, mieux vaut se fier aux pattes pour classer un oiseau dans la bonne famille!

 

Diurne ou nocturne?

La plupart des oiseaux de proie sont classés dans l’un des trois groupes suivants : les Strigiformes, les Falconiformes et les Accipitriformes. L’ordre des Strigiformes regroupe les chouettes, les hiboux et les effraies, qui, pour la plupart, chassent pendant la nuit. Ces oiseaux sont dotés d’une excellente vision de nuit, d’une ouïe très fine et d’un plumage soyeux permettant un vol silencieux. Toutes les espèces de faucons appartiennent à l’ordre des Falconiformes. L’ordre des Accipitriformes regroupe quant à lui les aigles, les buses, les éperviers, les busards et les balbuzards du Québec. Les espèces appartenant aux Falconiformes et aux Accipitriformes sont exclusivement diurnes, c’est-à-dire qu’elles chassent seulement entre le lever et le coucher du soleil, mais leurs habitudes de vie et de chasse varient d’une espèce à l’autre.

 

Les sentinelles de l'air

Comme tous les organismes vivants, les oiseaux de proie occupent une place dans l’environnement et ont un rôle particulier à jouer dans l’équilibre des écosystèmes. Leur importance est d’autant plus grande qu’ils sont considérés comme étant des prédateurs supérieurs, c’est-à-dire qu’ils se situent tout en haut de la chaîne alimentaire.

En se nourrissant d’animaux plus petits, ils contribuent de façon importante à contrôler leur abondance. Sans eux, les espèces proies, soit les petits mammifères (principalement les rongeurs), les petits oiseaux, les reptiles, les amphibiens et les gros insectes, pourraient se retrouver en trop grand nombre dans un même environnement. Il y aurait alors plus d’animaux que ce que le milieu peut supporter. Par exemple, dans le cas d’une surpopulation de lemmings, une espèce de petits rongeurs vivant dans le nord du Québec, ceux-ci mangeraient toutes les jeunes pousses herbacées disponibles, ce qui pourrait créer une famine affectant les autres animaux herbivores. Une population trop nombreuse de rongeurs peut également contribuer à augmenter la propagation de certaines maladies aux animaux et aux humains habitant dans une région donnée.